" Ô ma patrie, je vois les murs, et les arcs, et les colonnes et les statues et les tours désertes de nos aïeux, mais leur gloire, je ne la vois point ; je ne vois ni le laurier ni le fer dont nos antiques pères étaient chargés. Aujourd'hui désarmée, ton front est nu, ta gorge nue. Hélas ! que de blessures, quelle pâleur, que de sang! En quel état te vois-je, femme très belle ! Au Ciel, au monde je demande : oh ! dites-moi, qui l'a réduite ainsi ? Et pis encore : chargés de chaînes les deux bras ! Cheveux épars, sans voile, elle est assise à terre, abandonnée, inconsolée ; et cachant son visage en ses genoux, elle pleure. Pleure, tu en as lieu, mon Italie, toi qui es née pour vaincre les nations dans la bonne fortune et la mauvaise […]"
Vous trouverez la suite du texte, en une autre traduction, ici : http://fr.wikisource.org/wiki/À_l’Italie_(Leopardi)
Cet extrait provient de Giacomo LEOPARDI, Canti, Paris, Gallimard, collection Poésie, avec des traductions de 1964, par F-A Aulard, P Jacottet, G. Nicole.
Un symbole de la nouvelle Italie
Le monument à Victor-Emmanuel II, construit à partir de 1895, domine la ville de Rome
Voir Catherine BRICE, Le Vittoriano : monumentalité publique et politique à Rome, Ecole Française de Rome, 1998, 439 p. : cote BU : 725 BRI
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